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samedi 28 avril 2001

L’Indre terre d’ovalie ?


Quatre clubs de l’Indre disputeront dimanche une finale régionale. Une belle réussite qui masque malgré tout des problèmes récurrents.
Déolois et Castrais auront l’occasion de conclure en beauté une saison pas toujours rose par une victoire en finale.
SAINT-PIERRE-DES-CORPS, cadre des finales régionales, aura dimanche un gros air berrichon. Buzançais, La Châtre, Déols et Argenton s’y retrouveront en effet, chacun à la quête d’un bouclier différent. Une réussite à laquelle doivent être associés les juniors d’Issoudun, qualifiés également ce week-end pour les huitièmes de finale de la Coupe Danet. Une saison, compte tenu des premiers rôles joués par le RACC et Issoudun en honneur et la création d’un club au Blanc, qui laisse augurer d’un bel avenir du rugby départemental. Ces résultats, qui satisfont l’ensemble du monde rugbystique, trouvent une première explication du côté d’Argenton. « On a chacun notre niveau, souligne Jean-Marie Piget, capitaine de l’équipe. Du coup, on joue dans des divisions différentes et on ne se fait pas concurrence. Ça donne d’autant plus de chances au département d’être mieux représenté. » Son entraîneur, Lionel Legallais, ancien du RACC, y voit une raison supplémentaire. « Beaucoup de joueurs ont quitté le RACC et sont partis dans d’autres clubs, explique-t-il. Chacun peut ainsi apporter une expérience dans son club, qu’il n’avait pas forcément auparavant. »
“ Le niveau a baissé ”
Tout le monde n’affiche pourtant pas un tel optimisme. « Quatre finales, c’est bien, analyse Eric Raffault, l’entraîneur de La Châtre. Mais ce sont les finales les moins importantes. Ça aurait été mieux de pouvoir jouer les plus hautes. » Ces finales, en effet, cachent une saison plutôt moyenne du quatuor en lice ce week-end. Un mauvais départ les a contraints à disputer le restant de la saison dans une division inférieure à leur objectif. En jouant à l’étage au-dessous, ils ont donc eu moins de mal à faire la course en tête. Mais le problème serait plus permanent. « Le niveau a baissé, estime Eric Raffault. Il ne faut pas tomber dans l’autosatisfaction. Le niveau du comité est faible et ça vaut pour toutes les divisions. Il y a un réel problème pour la formation. La bataille qui a eu lieu pour la présidence du comité a fait perdre beaucoup d’énergie, énergie qui n’a pas été utilisée pour travailler sur le terrain. Du coup, on travaille égoïstement pour nous et ça ne suit pas derrière. » « C’est un petit comité, et le niveau s’en ressent, confirme Frédéric Tournaire, entraîneur de Buzançais. Je viens de l’Auvergne et, là-bas, c’est autre chose. L’Indre est un peu excentré. Il y a comparativement beaucoup plus de clubs dans le Cher. Nous, on est toujours la cinquième roue du carrosse. » L’Indre, « faiseur de rugbymen », est, de plus, loin d’être une réalité : beaucoup de joueurs sont mutés d’autres régions, même si de nombreuses écoles se sont montées. « Il faut surtout arrêter les querelles de clocher, explique Frédéric Tournaire. C’est bien qu’il y ait quatre clubs en finale et c’est mérité. Chaque club se sert de ses moyens et si on s’en sort, c’est grâce à nous ! »
Laurent GAUDENS.

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