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lundi 2 juillet 2001

Le règne continue


Argenton n’aura pas été le cadre d’une passation de pouvoir : Jeannie Longo remporte sans grand problème son dix-septième titre de championne de France sur route.
Juste un geste de la main, Jeannie Longo a eu la victoire sobre samedi.
(Photo « NR » Hugues Le Guellec)
ELLE n’a pas levé les bras au ciel. Juste un geste de la main, accompagné d’un petit sourire aux lèvres. Jeannie Longo a triomphé samedi dans la sobriété. Presque lassée d’avoir à accrocher dans sa penderie un dix-septième maillot tricolore sur route. Mais la relève, qu’elle appelle elle-même de ses vœux, n’a pas eu l’heur de beaucoup se manifester à Argenton-sur-Creuse. Pas plus qu’à Poiré-sur-Vie, l’an passé. Pas plus qu’à Briançon, probablement, l’an prochain. La victoire de Longo, la plupart de ses concurrentes l’ont vécue loin derrière, grâce à leur oreillette. A l’heure de la cérémonie protocolaire, perchée sur la plus haute marche du podium, la Dauphinoise a pu contempler, comme jadis Napoléon du haut de sa pyramide, l’arrivée du peloton qu’elle avait laissé derrière elle, à plus de vingt minutes. Un autre monde. Une autre planète que Longo veut être seule à habiter, comme elle en a apporté le témoignage tout au long de la course. Personne n’a le droit de déflorer routes et chemins de France sans l’autorisation de la reine. Certaines, samedi, ont pu croire pouvoir le faire, les malheureuses. A l’image de Marcuz, Marsal et Moncassin, parties rejoindre Martino dès le premier tour. Elles ont dû croire un moment en leur chance, en comptant 42 secondes d’avance. Mais la championne de France en titre ne laisse à personne le soin de défendre sa couronne. Au kilomètre 16, elle se plaçait en tête du peloton pour mener la chasse. Elle ne la quittera plus. Accompagnée de Vandekerkhove, Le Floch, Creux et Huguet, elle rejoint Marcuz et Marsal, les dernières résistantes en tête de course lors du deuxième tour. Derrière, un groupe de vingt-trois participantes se met en place. Le peloton, relégué à plus de deux minutes, s’est déjà fait une raison. Malgré la présence de la plupart des favorites, le « groupe des sept » ne comptera guère plus d’une minute sur ses poursuivantes.
Creux s’accroche
Presque une injure pour Longo. Lors du cinquième passage, celle qui a décroché le titre du contre-la-montre deux jours auparavant choisit de refaire un tour de piste en solitaire. Sophie Creux, quatrième jeudi, s’accroche aux basques de la championne, qui ne se soucie guère d’elle. La Grenobloise ne partage pas ses médailles, pas même avec une voisine de Chambéry, de plus de vingt ans sa cadette. Dans la montée vers l’arrivée, elle décroche sa compatriote pour s’offrir un dernier tour sans compagnie et recueillir les ovations qui lui reviennent jusqu’au passage de la ligne finale. Trois minutes plus tard, Huguet et Marsal, qui ont réussi à s’extraire du groupe dans lequel Sophie Creux a fait sa réapparition, franchissent la banderole, suivies bientôt de Juliette Vandekerkhove qui remporte le titre des espoirs. La relève est bien là. Mais elle devra attendre que la reine ne veuille plus de son titre…
Laurent GAUDENS.

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