Articles les plus consultés

dimanche 12 juin 2011

Guy Eyermann de l'établi aux fourneaux

L'ancien Fabris, devenu conseiller régional, se lance un nouveau défi : entre deux réunions politiques, il sera désormais pizzaïolo.

 



On l'avait quitté avec ses bonbonnes de gaz sur le toit de l'entreprise Fabris. Puis retrouvé au conseil régional, par la volonté de Ségolène Royal. Le voilà désormais patron de pizzeria. Ou presque. « Ça fait longtemps que ça me trottait dans la tête, explique-t-il. Il y a près de 30 ans, quand j'étais aux Fonderies, j'avais vu une affaire aux Ormes. Mais c'est ma femme qui n'a pas voulu. »
Licencié des Fonderies, ne retrouvant que des petits boulots, il travaille ensuite pendant 10 ans chez Fabris, jusqu'à la fermeture. « Pendant deux-trois mois, j'ai soufflé. Mentalement, physiquement, j'étais usé. » Puis il a fallu trouver quelque chose. « J'étais au CTP (NDLR : contrat de transition professionnelle). Ma conseillère m'a trouvé des trucs, j'envoyais des cv, mais je n'avais pas de réponse. »

'' J'avais pensé mettre une bouteille de gaz en décoration ''

Il entame donc une formation de pizzaïolo à Poitiers pendant trois semaines. Son but : un camion ambulant. « Mais j'ai vu les prix, ça coûte 45.000 €. » Alors il se rabat vers le restaurant L'Olivier que son patron Vincent Rabot veut céder.
« Ça n'a pas été sans mal, les banques ne voulaient pas me financer. » Finalement, c'est en s'associant avec son frère Alain, ancien cuisinier au chômage, qu'il réussit à racheter le restaurant de l'avenue Ripault.
Un restaurant qui ouvre ses portes le 13 juin, jour de la Pentecôte, un comble pour un ancien syndicaliste. « J'ai pas fait attention. De toute façon, c'est un jour travaillé aujourd'hui. » Et déjà, en habitué des tribunes, il affine son discours. « Je sais que je ferai la meilleure pizza de Châtellerault, annonce-t-il. Je les ai toutes goûtées. »
Avec des produits locaux et une farine italienne, une carte sur laquelle sont aussi annoncées plancha, grillades, salades et pâtes, il est convaincu de sa formule. « Il faut que le public vienne au moins une fois. Quand ils auront goûté, ils reviendront, j'en suis sûr. » Avec des tarifs identiques à ceux des autres, il veut proposer mieux. « Je ne veux pas faire de marges énormes. Juste payer ce que je dois, et mon frère. » Un patron social, quoi.
En tout cas, dans les prochains mois, le tout nouveau patron risque de faire quelques heures sup, entre son mandat à la Région et son restaurant. Sans oublier ses anciens copains. « J'espère qu'ils viendront. J'avais pensé mettre une bouteille de gaz en décoration, mais ça risque de ne pas plaire à tout le monde. Même si ce n'est pas mon but de plaire à tous. Mais, c'est comme en politique, l'important c'est qu'il y en ait au moins 51 % qui t'aime. »
Laurent Gaudens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire