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jeudi 15 septembre 2011

'' Fabris n'est pas mort le combat est encore là ''


Karel Pairemaure est venu mardi soir à Châtellerault présenter son film sur l'histoire des Fabris. '' Au prix du gaz '' est l'histoire de ce long combat.

Karel Pairemaure (à gauche) est venu présenter son documentaire avec quelques-uns de ces « personnages » comme Guy Eyermann. Karel Pairemaure (à gauche) est venu présenter son documentaire avec quelques-uns de ces « personnages » comme Guy Eyermann. - (dr)
C'est l'histoire de quelques mecs que rien ne prédisposait à devenir un jour des stars du grand écran. D'ailleurs, Jacques, Alain, Guy, Benoît et les autres ne le seront pas. Pas qu'ils soient mauvais acteurs. Mais le rôle qui leur colle à la peau, ils n'ont pas envie de le changer : leur métier d'ouvrier, ils ont pourtant bien dû y renoncer un beau soir de juillet 2009 lorsqu'ils ont décidé de descendre leurs bouteilles de gaz du haut de leur entreprise contre une prime de 12.000 €.
Cette histoire, celle des ouvriers de New Fabris, Karel Pairemaure a décidé de la raconter. Comme tout le monde, attiré par le barnum médiatique, le réalisateur de documentaires basé à Mondion est venu voir de près ce qui se tramait derrière les grilles de l'entreprise fondée par Eugène et Quentin Fabris. Et ce petit-fils d'ouvrier a été touché par cette histoire, faite de petits bouts d'existence.

'' On ne sortira pas les bouteilles de gaz ''
Il en a choisi six, parmi les 366 ouvriers de l'époque, qu'il a suivis au gré des mois, gagnant leur confiance au fil du temps. « C'est une histoire du réel avant tout, explique-t-il. Il a fallu qu'ils m'acceptent et qu'ils acceptent d'avoir une équipe de télévision avec eux. Parfois, ils me disaient : '' Mais pourquoi tu filmes ça ? '' Mais ils m'ont fait confiance. »
Après une projection privée pour les « personnages » du film, Karel Pairemaure est venu mardi soir présenter son film dans la salle de cinéma des 400-Coups. Une histoire qui a réveillé des souvenirs. Comme pour Guy Eyermann, leader cégétiste de la lutte, aujourd'hui pizzaïolo-conseiller régional. « C'est un bon film qui retrace bien notre histoire et j'espère qu'il fera le tour de la France. Fabris n'est pas mort et le combat est encore là dans la tête de tout le monde. C'est une lutte qui restera dans les mémoires longtemps. »
Et qui, avec le conflit actuel de la Fonderie du Poitou aluminium, prend un relief particulier, même si les situations sont loin d'être comparables. « On ne sortira pas les bouteilles de gaz, commente ainsi Patrice Villeret, un des meneurs du combat venu en spectateur. Chaque grève est différente et se mène différemment. Ce qui compte, c'est inverser le rapport de force. » En espérant que l'issue soit différente de celle des Fabris. Peut-être l'idée d'un nouveau film pour Karel Pairemaure...
le chiffre
157
C'est le nombre de places que compte la salle des 400-Coups à Châtellerault. Et, mardi soir, il était largement insuffisant. La direction a dû refuser en effet de nombreuses personnes tant le documentaire avait attiré de curieux.
diffusion
A voir à Bonnes
« Au prix du gaz » ne sera pas visible à Châtellerault en dehors de cette avant-première. Il n'a en effet pas encore trouvé de distributeur. Il sera en revanche diffusé dès ce week-end à la Fête de l'Huma, puis à Bonnes le 7 octobre à 20 h 30 à la Maison pour tous. Enfin, il sera également visible sur la chaîne TV Tours, partenaire du projet. Karel Pairemaure espère que d'autres chaînes de télévision s'intéresseront à son film par la suite.
souscription
Un DVD en projet
Le documentaire devrait également sortir en DVD.
Pour cela, une souscription est lancée avec des formules allant de 22 € à 52 €.
Pour y accéder, il vous suffit de vous rendre sur le site du film www.engrenage.org.

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