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dimanche 8 janvier 2012

Empêchés de tout sauf de faire de la musique


Depuis la rentrée, le conservatoire accueille un atelier réservé à un “ public empêché ”. Des jeunes handicapés pour qui la musique est source de bonheur.
Raphaël, Maëva et Camille autour d'Arlette Brison pour un moment de réjouissance collective irremplaçable. Raphaël, Maëva et Camille autour d'Arlette Brison pour un moment de réjouissance collective irremplaçable. -
On les dit handicapés, retardés ou parfois même débiles. Pour l'administration, ils sont « empêchés ». Une chose est sûre : pour eux, l'adaptation au monde est une épreuve et les structures qui peuvent les accueillir rares. « Ça fait six ans qu'on cherchait quelque chose », résume Philippe Cantet, papa de Camille. Pour elle, fan de musique, aucune place.
Jusqu'à l'atelier mosaïque. Né par la volonté d'Arlette Brison, directrice de l'école de musique de Naintré, professeur d'accordéon et de formation musicale. « J'ai fait une formation pour enseigner auprès du public empêché, explique-t-elle. J'ai proposé cet atelier à Jérôme Chrétien. » Et le directeur du conservatoire l'a tout de suite accepté.
" Ce serait bienqu'il y aitd'autres endroitscomme ça "
Lancé en septembre, après une publicité restreinte, l'atelier rassemble trois jeunes de 13 à 20 ans. Et il suffit de quelques minutes pour voir Raphaël, Maëva et Camille s'illuminer derrière leurs instruments.
Bien sûr, à la batterie, aux claviers ou à la guitare, c'est souvent le grand bazar, chacun suivant sa propre partition. Et puis, il y a ces moments où tous semblent se retrouver.
« On l'a appelé " mosaïque " car ce sont des petits bouts de musique qu'on arrive à avoir, raconte Arlette. Au départ, ils sont très individualistes, le plus difficile est d'arriver à les faire s'écouter, à observer des arrêts et puis, ils arrivent peu à peu à se caler sur un rythme, à se retrouver sur des accords. »
Côté parents, on ne tarit pas d'éloges sur la formule. « La musique est un langage universel dans lequel ils arrivent à se retrouver » se réjouit Paulette Guilbault, maman de Raphaël. « Moi, j'ai vu ma fille avec le sourire jusqu'aux oreilles », renchérit Laurence Amodia, maman de Maëva. « Des endroits comme ça, il n'y en a pas beaucoup, regrettent-ils en chœur. Ils ne sont accueillis nulle part. Là, ça existe et c'est super. Avec Arlette, quelque chose s'est passé. Ce serait bien qu'il y ait d'autres endroits comme ça. »
Balon d'essai, l'atelier mosaïque donnera peut-être naissance à un cours pour enfants. Et peut-être d'autres formules.
Atelier mosaïque, de 10 hà 11 h 30, le samedi,au conservatoire.Renseignementsau 05.49.23.63.96.A voir également en vidéosur lanouvellerepublique.fret centre-presse.fr
Laurent Gaudens

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