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mardi 21 février 2012

Le Fontenoy perd sa grand-mère


Marie-Claude s'est vu offrir un beau vélo de tous ses clients. Marie-Claude s'est vu offrir un beau vélo de tous ses clients.
Elle va nous manquer énormément, c'est sûr. C'est une famille, ici. C'est de l'amitié, de l'amour. Marie-Claude, c'est notre grand-mère. Même s'il s'était déguisé pour l'occasion, Didier Perou en aurait presque eu les larmes aux yeux. Dimanche, il a dit au revoir, comme pas loin d'une centaine de clients, à Marie-Claude Gervois, « patronne » du bar-tabac-presse « Le Fontenoy », emblématique enseigne de Châteauneuf.
Un lieu qui rappelle ce que fut le quartier du temps de la Manu. C'est toujours là que viennent se presser les habitués du café noir ou du ballon de rouge les jours de marché… ou les autres. Marie-Claude, la « grand-mère », les accueille avec le sourire. « Ce sont des clients en or », reconnaît-elle. Elle n'a pourtant pas toujours été derrière le comptoir du 112, Grande-Rue de Châteauneuf. Née à Smarves, elle a travaillé dès l'âge de 16 ans pour les piles Leclanché de Chasseneuil, puis pendant 20 ans à Paris, en agence immobilière et dans les grands magasins, avant de tenir un bar à Rochefort, puis une charcuterie à Jaunay-Clan.
"  Ils vont me manquer  "
Une carrière mouvementée qui ne l'a vu arriver à Châtellerault qu'en 1999. Mais, depuis, elle a su s'y attacher une sérieuse clientèle. « Il a fallu que je fasse un peu le ménage au départ, avoue-t-elle, mais c'est une bonne clientèle. Tous des amours. Ils vont me manquer. » Le bar sera repris par Bruno Baron, un natif de Poitiers, employé de la restauration en Haute-Savoie et en Corse, de retour au pays. A 68 ans, Marie-Claude, elle, repartira vers Montamisé où elle habite, pour y faire « du jardinage, de la peinture et de la rénovation ». Elle y retrouvera son mari, déjà retraité, et pourra aussi faire de longues promenades avec le vélo que lui ont offert ses clients. En rêvant du temps où elle servait des petits noirs et des ballons de rouge. Et où on l'appelait grand-mère…
Laurent Gaudens

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