Articles les plus consultés

vendredi 20 avril 2012

Reprise confirmée pour la Fonderie du Poitou


Le tribunal de commerce de Nanterre a accepté la reprise par Saint-Jean Industrie. Son P-DG, Emile Di Serio, était à Ingrandes dès hier matin.
Emile Di Serio a rencontré ses nouveaux salariés dès hier matin. Emile Di Serio a rencontré ses nouveaux salariés dès hier matin.

Il était à peine 11 h hier matin quand deux berlines sont arrivées devant les grilles de la Fonderie du Poitou aluminium. A leur bord, Emile Di Serio, président directeur général de Saint-Jean Industrie, et l'équipe dirigeante du groupe lyonnais. Moins d'une heure auparavant, le tribunal de commerce de Nanterre avait entériné la reprise de l'entreprise ingrandaise par le désormais seul repreneur, depuis le retrait vendredi du groupe Arche.
Largement anticipée depuis l'annonce officielle par Nicolas Sarkozy lundi de la reprise, la décision avait donc été précédée par un déplacement des dirigeants lyonnais à Châtellerault dès la veille. Il faut dire que les tout nouveaux propriétaires avaient un programme chargé pour leur voyage dans la Vienne.
Accueillis par Eric Bailly, secrétaire du comité d'entreprise, ils ont ensuite réuni les représentants syndicaux au cours d'un comité d'entreprise exceptionnel. Une réunion qui a surtout été l'occasion de présenter celui qui sera le directeur du site intérimaire au moins pour l'année qui vient. Il s'agit de Jean-Claude Champard, ancien directeur de production à la retraite, qui a passé 20 ans au sein de la fonderie. « C'est une personne qui correspond aux besoins immédiats, estime Eric Bailly. Il connaît les salariés, il connaît les installations, c'est un atout indéniable et nécessaire. »
 393 emplois seront conservés
En début d'après-midi la nouvelle équipe dirigeante a rencontré les salariés à leur embauche. Une rencontre d'une demi-heure qui a permis de faire le point sur le projet de reprise qui prévoit de conserver 393 emplois et de licencier 60 salariés. Le P-DG a rappelé l'investissement de 24 millions sur trois ans à venir. « Il pourra évoluer à la hausse, a-t-il indiqué devant les journalistes. La volonté est de mettre de nouvelles technologies au service de cette entreprise. » Travaillant pour Audi, General Motors, Peugeot ou Honda, Saint-Jean Industries compte proposer les culasses ingrandaises – dont l'unique client est Renault à ce jour – à ses clients traditionnels.
Autant d'annonces qui ont laissé les salariés circonspects. « Ce sont toujours les plus forts quand ils arrivent », entendait-on à la sortie. Les plaies seront longues à refermer.
 A voir également en vidéo sur centre-presse.fr ou lanouvellerepublique.fr
 Lire également page 55.
à chaud
Que faut-il penser de Saint-Jean Industrie ?
A peine annoncé et déjà contesté. C'est la malheureuse aventure que vit Saint-Jean Industrie depuis l'annonce de la reprise de la Fonderie du Poitou par le chef de l'État lundi. Et la publicité faite par Nicolas Sarkozy n'y est sans doute pas étrangère.
La mèche a été allumée par Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux, qui s'en est prise vivement au repreneur dénonçant son attitude après la reprise d'une fonderie à Vénissieux. « Je comprends l'amertume, la colère, le dégoût, et le sentiment de profonde injustice que doivent ressentir aujourd'hui les 108 salariés de la fonderie de Vénissieux, licenciés brutalement et sans vergogne il y a 3 ans par le même groupe Saint-Jean Industrie et son P-DG Emile Di Serio. » Elle précise que dans le même temps le groupe doublait son chiffre d'affaires et rachetait plusieurs autres entreprises.
Interrogé hier matin, Emile Di Serio a reconnu les faits mais a souligné les différences. « Dans le cas de Vénissieux, nous n'avions pas de garanties du client principal à savoir Volvo Trucks. Et la crise du camion est arrivée par la suite. Nous n'avons pas eu le choix sous peine de contagion à tout le groupe. »
Le cas d'Ingrandes ne serait pas le même : Renault a apporté des garanties de production et le dossier a bénéficié de nombreux soutiens politiques, tant de l'État que de la Région. Le repreneur aura également droit à une aide à la réindustrialisation de 8 millions d'euros. « C'est un soutien important » a-t-il reconnu.
Côté salarié, on espère ne pas connaître le même sort qu'à Venissieux. « Ce n'est pas une nouvelle très rassurante », avoue Éric Bailly, secrétaire du CE. « Espérons que nous n'aurons pas à faire face à ce genre de situation même si l'on peut tout craindre aujourd'hui. Le cas de Renault qui a chargé Montupet de nous liquider nous le prouve. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire