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jeudi 2 août 2012

Philippe Croizon s'envole vers son dernier défi


Amputé des quatres membres, Philippe Croizon s’envole de Châtellerault ce jeudi matin vers son dernier défi : rallier l’Asie à l’Amérique à la nage, via le détroit de Béring.
Philippe Croizon, ici avec son frère Jean-Luc, a testé sa combinaison à Cenon, dimanche. Philippe Croizon, ici avec son frère Jean-Luc, a testé sa combinaison à Cenon, dimanche. - (Photo dr)
Comment vous sentez-vous avant cet ultime défi ?
« J'ai eu un coup de mou, autant physique que psychologique, juste avant Gibraltar. Mais je me suis relancé grâce à la surprise que m'ont faite tous mes amis en m'attendant à l'arrivée. Là, je me sens très bien. »
Et cette traversée ?
« Honnêtement, on part dans l'inconnu. On a fait un mauvais calcul en retenant le mois d'août car, là-bas, c'est le début de l'automne, et il y a beaucoup de tempêtes. On a envoyé un éclaireur et il est actuellement bloqué. »
>> A lire : Philippe Croizon en route pour une nouvelle aventure
Quelle va être la principale difficulté ?
« Ce sera la température. On va plonger dans une eau à 2 ou 3 degrés. C'est pour ça que j'aurai une combinaison spéciale de 7 mm d'épaisseur, qu'on a testée dans la Vienne dimanche dernier. C'est aussi pour ça que l'on part tôt, on va s'entraîner à Anchorage, en Alaska, pendant trois ou quatre jours, pour s'habituer à nager entre les icebergs avant de rejoindre Nome puis le détroit, pour une traversée prévue à partir du 10 août. »
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Mais vous n'avez pas encore toutes les autorisations ?
« Notre point de départ, l'île de la Grande Diomède, est une base militaire russe, ce qui complique les choses. Mais j'ai bon espoir car tout le monde travaille pour nous, que ce soit le ministère des Affaires étrangères ou l'ambassade de France en Russie. Et puis, on a toujours eu la bonne étoile avec nous. Et si ça ne suffit pas, on a une solution de repli : partir de la Petite Diomède aux États-Unis, toucher un rocher de la Grande Diomède sans aller sur terre et repartir à la nage. »
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C'est la dernière manche de votre pari de relier les cinq continents à la nage, qu'en attendez-vous après ?
« Pour l'instant, on est dans la traversée, je n'ai pas fait de calcul. Je ne sais pas quel impact médiatique cela pourra avoir. On m'a proposé d'aller aux Jeux paralympiques à Londres, et j'en suis déjà très content. C'est un truc auquel je ne m'attendais pas. Après on verra bien. »
>> A lire : Philippe Croizon traverse le détroit de Gibraltar
Vous avez déjà un autre défi en tête ?
« C'est le dernier (il rigole). Enfin, j'avais déjà dit ça après la Manche. J'ai une petite idée en tête, y a toujours deux-trois trucs qui viennent. Mais chaque chose en son temps et on verra bien. »
VIDEO.Philippe Croizon en route vers le détroit de Bering
Propos recueillis par Laurent Gaudens

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