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vendredi 6 septembre 2013

La Manu, par l'histoire de ceux qui y ont travaillé


Pierre Bugnet et Marie-Claude Albert, deux des quatre auteurs, avec Claudine Pauly, présidente du Centre châtelleraudais histoire et archives (CCHA). Pierre Bugnet et Marie-Claude Albert, deux des quatre auteurs, avec Claudine Pauly, présidente du Centre châtelleraudais histoire et archives (CCHA).
Quatre auteurs se sont penchés sur l’histoire sociale de la Manufacture d’armes. Un ouvrage de 400 pages vient de sortir.
L'histoire à hauteur d'hommes. C'est le parti pris par quatre auteurs pour décrire les 150 ans d'existence de la manufacture d'armes de Châtellerault. Des Châtelleraudais comme Pierre Bugnet et Marie-Claude Albert, mais aussi un Poitevin en la personne de David Hamelin, spécialiste de l'histoire du syndicalisme, et Patrick Mortal, enseignant à Roubaix et à l'université de Lille, chargé de la mise en perspective de l'histoire de la Manufacture.
 Une histoire qui permet " de comprendre le présent "
Pendant six ans, ils ont étudié les archives du Service historique de la Défense – et notamment le fonds national des travailleurs de l'État de la CGT entreposé depuis 2010 à Châtellerault – ainsi que les divers témoignages des acteurs encore en vie de la Manu. 3.000 pages de témoignages recueillis par la sociologue Pascale Moisdon pour le compte de la région.
En résulte un ouvrage de 400 pages – dont 48 d'iconographies pour la plupart inédites – sorti, sur souscription, ces jours-ci par la maison Geste Éditions. Un document unique qui donne une vision inédite des aspects sociaux de la fin du XIXe siècle ou sous la Première Guerre mondiale « des moments peu connus » commente Pierre Bugnet.
Plus près de nous, c'est aussi l'histoire d'une fermeture, ponctuée de mouvements sociaux, dès l'annonce en 1961 jusqu'à la fermeture effective en 1968. « C'est le premier établissement d'État qui fermait et on s'est posé la question du pourquoi », précise Marie-Claude Albert. Avec plusieurs hypothèses : la possibilité d'une reconversion partielle immédiate avec l'arrivée de la Sfena (futur Thalès) et de la Sochata (futur Snecma) offrant des solutions de reclassement ; les premiers effets de la future crise économique ; et un établissement vieillissant. « On était aussi dans le contexte du développement de l'arme nucléaire et de la fin de la décolonisation qui entraînait un moindre besoin d'armes », ajoute Pierre Bugnet.
« La Manufacture a fait les frais de l'évolution politique de l'armement, explique Marie-Claude Albert. Ça a été un véritable choc, pour les ouvriers comme pour la ville. On savait que ça allait arrêter mais on n'y croyait pas. Cela rappelle certaines fermetures récentes. C'est ce qui est intéressant pour les historiens : cela permet de comprendre le présent. »
Préfacé par Hervé Joly, historien lyonnais fils de manuchard, et bénéficiant d'autres collaborations de membres du CCHA, l'ouvrage sera dévoilé à l'occasion des Journées du patrimoine. Au cœur de la Manu, naturellement.
 « La Manufacture d'armes de Châtellerault, une histoire sociale (1819-1968) », chez Geste Éditions. Disponible en librairie, grandes surfaces et auprès du CCHA.
en savoir plus
Le CCHA aux Journées du patrimoine
Le Centre châtelleraudais d'histoire sociale sera sur le pont à l'occasion des Journées du patrimoine samedi 14 et dimanche 15 septembre.
Durant les deux journées, de 14 h à 18 h, les auteurs présenteront l'ouvrage « La Manufacture d'armes de Châtellerault, une histoire sociale », à l'occasion de sa parution. En parallèle, une exposition sur les migrants de la Manu sera présentée. Un diaporama sur l'évolution du site de la Manu sera aussi projeté.
Samedi 14 septembre à 15 h, Pierre Bugnet présentera un circuit de découverte de la Manu.
Enfin, dimanche 15 septembre, à 16 h, une conférence sur « Les emprises foncières du ministère de la guerre à Châtellerault : manufacture d'armes, caserne et champ de tir », sera présentée par Jean-Noël Lattwein.
Laurent Gaudens

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