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mardi 1 octobre 2013

Les petits ont bien grandi


Frédéric Pignoux (à gauche) et Guillaume Abdi au milieu de leurs œuvres. Frédéric Pignoux (à gauche) et Guillaume Abdi au milieu de leurs œuvres.
Récompensés par le Prix Moreau, deux jeunes artistes poitevins présentent à l’École d’arts plastiques un travail sur le petit agrandi.
Avec Guillaume Abdi et Frédéric Pignoux, c'est l'infiniment petit qui a grandi : le premier sculpte comme un ADN agrandi, le second photographie des insectes démesurés. Gildas Le Reste peut être satisfait de la réunion de ces deux artistes récompensés par le Prix Moreau qui met en lumière de jeunes artistes. Car le hasard a bien fait les choses en mêlant les deux univers très différents et pourtant très complémentaires des deux artistes.
" Une sorte de Kapla "
Professeur aux Beaux-Arts de Poitiers, Guillaume Abdi a fait de l'hexagone en aggloméré sa colonne de Buren. C'est son unité de mesure qu'il assemble au gré de ses humeurs et de l'espace qui lui est laissé. Cela donne des figures géométriques similaires à une folle ADN proliférant. « C'est comme une sorte de Kapla, rigole Guillaume Abdi. Je construis mes propres jouets. »
Frédéric Pignoux, photographe publicitaire, installé à Saint-Georges-lès-Baillargeaux présente deux séries à cette occasion. La première, fascinante, présente des corps maquillés dans différentes positions ; la seconde des insectes qu'il a collectés et photographiés de près.
Mais ce qui fait sa particularité, c'est le tirage de ses photos : elles sont reproduites sur de l'argile, du plomb, du raku (sorte de porcelaine japonaise) ou de la terre cuite, ce qui leur donne une matérialité des plus surprenantes. On hésite devant entre peinture ou photo. « A force de faire des photos, explique Frédéric Pignoux, j'en ai fait le tour. Le tirage sur papier ne m'intéressait plus et j'avais envie d'essayer d'autres supports. »
Des photos à 80 millions de pixel
Travaillant « à l'instinct », il ne retouche aucune photo, modifiant simplement l'éclairage et la matière. Pour les spécialistes, il utilise pour cela un appareil prenant des photos avec 80 millions de pixels, ce qui explique leur netteté troublante.
En récompensant ces deux jeunes artistes – il faut avoir moins de 40 ans – le Prix Margueritte-Moreau – du nom d'une ancienne enseignante de l'école – remplit donc pleinement sa mission.
Exposition à voir jusqu'au 8 novembre à l'École d'arts plastiques.
Laurent Gaudens

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