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jeudi 27 mars 2014

Matthieu Roy : " Une fable sur l'intégration "



Matthieu Roy : « Le spectacle véhicule un message de respect et de tolérance. »
“ Même les chevaliers tombent dans l’oubli ” parle de différence d’origines. Un thème qui a un écho particulier en ce moment pour son metteur en scène.
Pouvez-vous nous présenter le spectacle que vous donnez, intitulé « Même les chevaliers tombent dans l'oubli » ?
« A l'origine, c'est un texte de Gustave Akakpo, auteur togolais qui vit en France depuis dix ans et qui a répondu à une commande du conseil général de Seine-Saint-Denis. " Même les chevaliers tombent dans l'oubli " raconte l'histoire de George, une petite fille blanche qui voudrait avoir la même couleur de peau que son copain Mamadou, qui, lui, est d'origine française. C'est une fable, un conte moderne sur l'intégration, l'assimilation, le respect, les différences d'origines. »
Vous avez déjà beaucoup tourné avec cette pièce ?
« On l'a créé l'an passé en Seine-Saint-Denis mais nous l'avions joué uniquement à Thouars dans la région. On reprend le spectacle en ce moment, on l'a donné à Poitiers et on le donnera à Rochefort après Châtellerault. »
C'est un spectacle jeune public pour les enfants de plus de huit ans, comment est-il perçu ?
« George a huit ans et tout se passe dans la cour de récréation de l'école. Ce qui fonctionne très bien, c'est la distribution franco-béninoise avec deux comédiennes, Charlotte et Gisèle, qui jouent le même personnage avec son côté blanc et son côté noir, et Carlos, qui joue Mamadou. Ça fonctionne rapidement, notamment parce que les autres personnages sont en projection vidéo. L'interaction numérique fonctionne très bien. »
Vous venez d'apprendre que vous étiez sélectionné dans le « in » du prochain festival d'Avignon ?
« Oui, nous y serons du 14 au 20 juillet, dans l'espace spécifique pour le jeune public, avec deux autres pièces. C'est un grand honneur et on est très fier d'aller représenter le Poitou-Charentes en Avignon (1). »
Tout dépend aussi du résultat de dimanche puisque son directeur Olivier Py a dit que le festival ne resterait pas à Avignon si le Front national passait ?
« Je partage à 200 % le point de vue d'Olivier Py. Il prend ses responsabilités et je souscris à son positionnement. »
Pour vous, ça ne serait pas possible de travailler dans une ville administrée par un maire Front national ?
« C'est absolument incompatible. C'est justement pour éviter ce genre de cataclysme qu'on présente ce spectacle. Il véhicule un message de respect et de tolérance. C'est pour ça qu'il faut continuer de le présenter aux plus jeunes et à leurs parents. »
" C'est pour éviter un cataclysme qu'on présente ce spectacle "
Vous avez travaillé avec Joël Pommerat, dont deux pièces viennent d'être jouées à Châtellerault. Quel souvenir en gardez-vous ?
« J'ai un immense respect pour cet artiste, le plus grand de la scène française, en tant qu'artiste et directeur de compagnie. J'essaye de suivre ses pas. Il a une grande exigence de qualité sur la scénographie, le son et le jeu des acteurs. C'est le processus que j'ai suivi quand j'étais son assistant, j'essaye de le développer à mon tour. »
(1) La « Compagnie du veilleur », qu'il dirige, est basée à Poitiers.
« Même les chevaliers tombent dans l'oubli ». Mardi 1er avril à partir de 18 h 30 (scolaires à partir de 14 h 30). A partir de huit ans. Durée : 50 minutes Tarif : 6 €
Propos recueillis par Laurent Gaudens

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